La proximité est une notion fondamentale du management territorial et des réformes publiques locales en Afrique. Elle se manifeste à travers les interactions entre les citoyens, les collectivités locales et l’État, favorisant l’efficacité des politiques publiques, la gouvernance participative et l’attractivité des territoires (Beaurain et Longuépée, 2006 ; Avom, 2020 ; Bityé et al., 2020).

Dans la pratique, la recherche de la proximité apparait comme un besoin tout naturel et légitime qui caractérise la socialité de tout être humain (Gahinet, 2015). Construite autour des théories de la psychologie sociale liées à l’attachement, à l’expansion de soi et à la dépendance (Gorlier et Michel, 2017), la proximité a été développée au départ pour une analyse des déterminants de la dynamique économique territoriale (Beaurain et al., 2009). Bien qu’initialement orientée vers les mondes de la production et de l’innovation, ce slogan est également né d’un besoin de théoriser le territoire en touchant des champs de recherche diversifiés (économie spatiale, économie industrielle, économie institutionnelle, etc.) (Ditter et Brouard, 2014). Aujourd’hui, la théorie de la proximité se justifie de plus en plus dans un contexte de mondialisation pressant et de recherche de développement durable (Torre et Zuindeau, 2009). Désormais analysée comme un objet de recherche (Colletis et al., 2005), l’expression scientifique de la proximité est actuellement élargie à d’autres axes de développement novateurs en rapport avec la gouvernance locale (Bertrand et Moquay, 2004).

Sous l’impulsion de la théorie de l’État moderne, les réformes publiques axées sur la décentralisation tentent de répondre aux interrogations portées sur le management territorial et permettent un meilleur encadrement des systèmes démocratiques (Duprat, 2019). En référence à la théorie de l’activité (Borzeix et Cochoy 2008), une telle gouverne repositionne donc le facteur humain comme étant au centre de toute intervention publique (Politt et Bouckaert, 2000 ; Bityé, 2020). Ce qui favorise la consolidation du réseautage entre États, acteurs publics locaux, citoyens et autres acteurs de la société et promeuvent l’attractivité territoriale (Avom, 2020 ; Azouaoui et Lahlou, 2020).
A date, les recherches sur le continuum proximités-territoires comme objet scientifique restent quasi rares en contexte Africain. En référence à la théorie des choix publics (Giroux et al., 2004), un appel à réflexion sur ce sujet pourrait être entendu comme une opportunité à saisir par les décideurs publics africains.